par Gabriela Baczynska et Aleksandar Vasovic
KIEV/DONETSK (Reuters) - L'Ukraine a annoncé lundi que ses troupes avaient gagné du terrain sur les rebelles pro-russes dans l'est du pays et progressé en direction du site du crash du vol MH17, auquel les experts internationaux ne peuvent toujours pas accéder en raison des combats.
Selon Kiev, l'armée a repris deux localités tenues jusqu'ici par les séparatistes près du site de la catastrophe du 17 juillet, toujours contrôlé par les rebelles.
Les militaires s'efforcent désormais de reconquérir le village de Snejnoïe, à une dizaine de km du site où le Boeing s'est écrasé avec 298 personnes à bord.
Un milicien pro-gouvernemental a déclaré avoir perdu 23 hommes dans les combats des dernières 24 heures.
Selon un responsable ukrainien, l'analyse des boîtes noires du Boeing de la Malaysia Airlines montre que l'avion de ligne a été détruit par les éclats de l'explosion d'un missile qui a provoqué une "décompression explosive massive".
Le laboratoire britannique chargé d'examiner les enregistreurs de vol n'a fait aucun commentaire. Il dit avoir transmis ses conclusions aux enquêteurs néerlandais qui supervisent les investigations, les deux tiers des victimes du crash étant originaires des Pays-Bas.
Dans un rapport sur trois mois de conflit, depuis la mi-avril, entre forces ukrainiennes et rebelles pro-russes, les Nations unies déclarent que les affrontements ont fait plus de 1.100 morts.
Navi Pillay, haut commissaire aux droits de l'homme, juge extrêmement alarmante l'intensification des combats dans les régions de Donetsk et Louhansk et estime que la destruction du Boeing pourrait constituer un crime de guerre.
Plusieurs pays occidentaux jugent probable que l'avion a été abattu par un missile sol-air fourni par la Russie. Moscou rejette la responsabilité de la catastrophe sur Kiev.
TIRS D'ARTILLERIE À DONETSK
Kiev dit avoir reconquis le site de Savour Moguila, une colline stratégique située à une trentaine de km du site du crash du vol MH17, ainsi que les localités de Torez et Chakhtarsk, tout en progressant vers Snejnoïe et Pervomaïsk.
Au cours de la nuit, au moins trois civils ont péri dans les affrontements.
Les troupes gouvernementales se préparaient également à donner l'assaut sur le fief rebelle de Gorlovka, au nord de Donetsk.
"L'armée ukrainienne mène une offensive active dans ces régions contrôlées provisoirement par des mercenaires russes", a déclaré le porte-parole du Conseil de sécurité ukrainien, Andrij Lissenko, lors d'une conférence de presse à Kiev.
A Donetsk, des responsables locaux ont signalé des tirs d'artillerie sur des immeubles, des maisons, des lignes électriques et un gazoduc. L'agglomération, forte d'un million d'habitants avant la crise, est quasiment devenue une ville fantôme depuis que les rebelles s'y sont retranchés face à l'avancée des troupes ukrainiennes.
Plus de dix jours après l'accident du Boeing, le site du crash n'est toujours pas sécurisé par les enquêteurs.
L'épave, laissée largement sans surveillance, a été en partie démantelée ou déplacée, ce que les rebelles ont justifié par la nécessité de retrouver les corps des victimes.
Les deux parties en conflit s'accusent mutuellement de se servir des combats comme prétexte pour ralentir l'enquête.
L'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe a déclaré que ses enquêteurs venus d'Australie et des Pays-Bas qui cherchaient à gagner le site avaient regagné Donetsk pour des raisons de sécurité.
BERLIN POUR DURCIR LES SANCTIONS
La destruction du Boeing de la Malaysia Airlines a incité les Etats-Unis à pousser en faveur d'un durcissement des sanctions déjà imposées à Moscou par Washington et l'Union européenne depuis l'annexion de la péninsule de Crimée en mars.
Les ambassadeurs des Vingt-Huit à Bruxelles débattent actuellement d'un éventuel durcissement des sanctions, et les négociations pourraient se conclure mardi.
Le gouvernement allemand, hésitant avant le crash du Boeing, a réaffirmé lundi sa volonté de durcir les sanctions contre la Russie, estimant que la catastrophe du 17 juillet dernier avait changé la donne vis-à-vis de Moscou. Le patronat s'est également déclaré favorable à des sanctions, même "douloureuses" pour l'économie allemande et européenne.
Berlin pousse désormais en faveur de sanctions visant des secteurs entiers de l'économie russe, le niveau de sanctions le plus élevé envisagé par l'UE depuis le début de la crise ukrainienne en février dernier.
Les Vingt-Huit pourraient désormais fermer l'accès des banques russes aux marchés de capitaux européens, imposer un embargo sur les futures ventes d'armes et restreindre les ventes et partages de technologies à double usage civil et militaire, ou celles utilisées dans l'énergie.
Le président Barack Obama s'est entretenu avec les dirigeants allemand, français, britannique et italien, et tous ont confirmé leur intention d'adopter de nouvelles sanctions à l'encontre de Moscou, a indiqué l'Elysée dans un communiqué.
Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a affirmé que Moscou "dépasser(ait) toute difficulté qui pourrait survenir dans certains secteurs de l'économie".
(Avec Natalia Zinets à Kiev, Jane Wardell à Sydney, Alexei Anishchuk et Thomas Grove à Moscou, Anthony Deutsch à Amsterdam; Jean-Stéphane Brosse pour le service français)
https://fr.news.yahoo.com/combats-%C3%A0-donetsk-les-forces-ukrainiennes-regagnent-du-103407427.html
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