par Isra'a al-Rubei'i et Maggie Fick
BAGDAD (Reuters) - Nouri al Maliki a exclu vendredi l'idée de ne pas briguer de troisième mandat de Premier ministre malgré les nombreux appels, en Irak comme à l'étranger, en faveur de sa mise à l'écart pour faciliter la formation d'un nouveau gouvernement de consensus face à la menace des combattants de l'Etat islamique.
La position du chef de gouvernement chiite, au pouvoir depuis mai 2006, est de plus en plus délicate alors que les djihadistes, qui ont pris le contrôle de vastes zones à majorité sunnite, ont proclamé un califat dans les territoires dont ils se sont rendus maîtres en Syrie et en Irak.
"Je ne renoncerai jamais à ma candidature au poste de Premier ministre", a dit Nouri al Maliki dans une déclaration lue à la télévision par un présentateur.
"Je resterai un soldat, défendant les intérêts de l'Irak et de son peuple face aux terroristes et à leurs alliés, les baassistes et les Naqshbandi, qui mettent en application un programme douteux provenant de l'extérieur", a ajouté Maliki.
Cette déclaration du Premier ministre complique encore un peu plus la formation d'un nouveau gouvernement qui serait en mesure de dépasser les divisions communautaires et religieuses après l'échec d'une tentative parlementaire cette semaine.
Le président sortant de l'assemblée, le sunnite Ossama al Noudjaïfi, farouche adversaire de Maliki, avait pourtant tenté de forcer les choses vendredi en annonçant qu'il ne se représenterait pas.
"J'entends les demandes de nos frères de l'Alliance nationale (ndlr, coalition de partis chiites) qui pensent que Maliki va insister pour conserver son poste si je suis candidat à la présidence du Conseil des Représentants (ndlr, parlement)", avait-il dit dans un discours prononcé jeudi, retranscrit sur sa page Facebook. "Par respect pour eux , dans l'intérêt du peuple irakien et du pays et pour protéger les opprimés (...) j'ai décidé de ne pas me représenter", avait-il ajouté.
APPROBATION NATIONALE
Son geste n'a pas eu d'effet sur Maliki. Accusé par les sunnites et par les kurdes d'être le principal ferment de la discorde, ce dernier doit pourtant compter également avec des critiques au sein du camp chiite.
Le grand ayatollah Ali al Sistani, principale figure religieuse de la communauté chiite, a déploré "l'échec regrettable" de la première session du parlement qui n'est pas parvenue cette semaine à s'entendre sur la constitution d'un nouveau cabinet.
Le dignitaire a plaidé en faveur d'une "large approbation nationale", une formule que de nombreux responsables ont interprétée comme un appel au départ de Maliki, accusé par les sunnites d'avoir marginalisé leur communauté.
Sur le terrain, l'armée irakienne a enregistré un succès jeudi avec la prise d'Al Aoudja, village natal de l'ancien dictateur Saddam Hussein situé à moins de dix km au sud de Tikrit, après une heure de combat.
L'armée a réussi à chasser les combattant de l'Etat islamique mais les habitants, majoritairement sunnites, demeurent favorables aux insurgés.
Un porte-parole de Maliki a indiqué qu'Aoudja était "totalement nettoyée" et que 30 djihadistes avaient été tués, rapporte la télévision gouvernementale.
Les militaires contrôlent désormais une bande de 50 km sur la principale route menant vers le nord entre Aoudja et Samarra, située à 100 km au nord de Bagdad.
La plupart des communautés sunnites vivant le long de ce corridor routier demeurent hostiles à l'armée et soutiennent les insurgés qui continuent de mener des opérations de guérilla contre les convois militaires.
Les troupes gouvernementales pourraient toutefois bénéficier de dissensions entre les différents groupes d'insurgés.
C'est notamment le cas dans la localité d'Haouidja, située plus au nord à l'intérieur d'un triangle formé par les villes de Mossoul, Kirkouk et Tikrit, théâtre d'affrontements entre combattants islamistes et milices sunnites le mois dernier. Des membres de la tribu sunnite des Obaïdi ont dénoncé la confiscation par les djihadistes des résidences de plusieurs responsables politiques et religieux et ont formé un groupe armé qui a tué cinq insurgés lors d'une patrouille vendredi, ont indiqué des habitants.
(Ned Parker; Bertrand Boucey et Pierre Sérisier pour le service français)
https://fr.news.yahoo.com/lirakien-al-maliki-saccroche-au-pouvoir-malgr%C3%A9-les-193152057.html
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