ANKARA (Reuters) - Le président de la Cour constitutionnelle de Turquie a dénoncé vendredi les critiques selon lui "excessives" du pouvoir politique contre l'institution qu'il dirige depuis sept ans.
Le Premier ministre islamo-conservateur Recep Tayyip Erdogan a récemment critiqué plusieurs décisions de la haute juridiction, notamment celle qui dénonçait le blocage du réseau social Twitter par les autorités.
"Dire que la Cour constitutionnelle agit en fonction de critères politiques ou qu'elle n'est pas patriote, ce sont des accusations sans fondement", a lancé Hasim Kilic lors d'une cérémonie à laquelle assistait le Premier ministre, l'air sombre.
Erdogan, probablement agacé, n'est d'ailleurs pas resté pour la réception qui suivait la cérémonie.
Hasim Kilic a déploré dans son discours que la Cour constitutionnelle ait été "critiquée excessivement pour des raisons politiques".
Le gouvernement accuse les partisans du prédicateur Fethullah Gülen, ancien allié d'Erdogan passé dans l'opposition et aujourd'hui installé aux Etats-Unis, d'avoir créé un "Etat parallèle" en Turquie grâce à leurs relais dans la police et la justice.
Ces accusations, a poursuivi Hasim Kilic, "ont provoqué un traumatisme psychologique au sein de l'institution judiciaire".
Il y a deux semaines, le Premier ministre turc a vu ses efforts de reprise en main de la justice contrariés par un arrêt de la Cour constitutionnelle qui a partiellement invalidé une loi renforçant le contrôle de l'exécutif sur l'appareil judiciaire.
Les adversaires d'Erdogan ont dénoncé sa tentative de placer la justice turque sous tutelle afin d'étouffer le scandale de corruption qui ébranle le gouvernement depuis le mois de décembre.
A chaque nouvelle révélation, Erdogan a invariablement réagi en limogeant ou en mutant des milliers de policiers et de magistrats, affirmant que ces deux appareils de l'Etat étaient noyautés par des fidèles de Fethullah Gülen.
Il a également tenté de museler les réseaux sociaux comme Twitter et YouTube, estimant être conforté dans sa démarche par la victoire de son Parti de la Justice et du Développement (AKP) lors des élections municipales le 30 mars.
(Gulsen Solaker, avec Ozge Ozbilgin and Humeyra Pamuk, Bertrand Boucey et Guy Kerivel pour le service français)
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