par Roberta Rampton et Jeff Mason
VARSOVIE (Reuters) - Barack Obama s'est employé à rassurer la Pologne et ses voisins d'Europe de l'Est sur l'implication des Etats-Unis dans leur sécurité dès son arrivée mardi à Varsovie, première étape d'une tournée en Europe destinée à montrer la fermeté des Etats-Unis face à la crise russo-ukrainienne.
La Maison blanche a dévoilé un projet appelée "European Reassurance Initiative" visant à renforcer temporairement la présence militaire américaine en Europe moyennant un investissement d'un milliard de dollars (735 millions d'euros).
Il n'est pas question en revanche d'augmenter pour l'instant les effectifs permanents comme le souhaitent certains pays alliés des Etats-Unis. La Maison blanche s'est bornée à dire qu'elle allait étudier sa présence militaire sur le continent.
S'exprimant dans un hangar à avions à l'aéroport de Varsovie, où il a rencontré des aviateurs américains participant à un programme conjoint avec l'armée de l'air polonaise, Barack Obama a déclaré que l'engagement américain aux côtés de la Pologne et de la région était crucial pour la propre sécurité des Etats-Unis.
"En tant qu'amis et alliés, nous sommes unis ensemble", a déclaré Obama qui doit passer deux jours à Varsovie.
Il doit notamment y rencontrer Petro Porochenko, vainqueur de la présidentielle ukrainienne du 25 mai qui prendra ses fonctions samedi.
Lors d'une conférence de presse ultérieure, Obama a appelé le Congrès des Etats-Unis à voter le financement de son "Initiative" d'un milliard de dollars.
Il a souligné que menacer la Russie n'intéressait pas les Etats-Unis mais qu'il faudrait beaucoup de temps pour rétablir la confiance après l'intervention russe en Ukraine.
Si Moscou continue à s'engager dans des activités déstabilisantes pour l'Ukraine, de nouvelles sanctions seront annoncées, a ajouté le chef de la Maison blanche.
"UN ENGAGEMENT CLAIR"
Le président américain entendaient répondre à ceux qui reprochent à Washington de ne pas avoir fait le nécessaire pour dissuader Moscou d'annexer la Crimée en mars.
Certains alliés des Etats-Unis en Europe craignent d'être les prochaines victimes de l'expansion russe et veulent être davantage protégés.
Répondre à la crise ukrainienne sera un point central des réunions que doit tenir Barack Obama en Pologne, a confirmé son chef de la diplomatie, John Kerry, qui se trouve lui-aussi à Varsovie. "Les événements en Ukraine ont malheureusement libéré des forces dont nous avions tous espéré qu'elles soient derrière nous. Aussi faut-il un regain de vigilance et un engagement clair", a déclaré à la presse le secrétaire d'Etat américain.
L'aide militaire américaine proposée par la Maison blanche prévoit notamment une participation accrue des Etats-unis en matière d'entraînement et de manoeuvres ainsi qu'un déploiement naval renforcé en mer Noire et en mer Baltique, aux portes de la Russie.
"En outre, nous allons revoir la présence de nos forces en Europe à la lumière des nouveaux défis pour la sécurité du continent", déclare la Maison blanche.
"Ces efforts, ajoute-t-elle toutefois, ne seront pas mis en oeuvre aux dépens d'autres priorités en matière de défense, telles que notre engagement en faveur d'un recentrage dans la région Asie-Pacifique."
Par ailleurs, le ministre polonais des Affaires étrangères, Radoslaw Sikorski, a demandé à la France de ne pas livrer les deux navires porte-hélicoptères Mistral vendus à la Russie, car, a-t-il dit, "les généraux russes ont déjà dit à quelle fin ils comptaient utiliser ces navires : pour menacer les voisins de la Russie dans la mer Noire".
L'arrivée du président américain sur le sol polonais coïncide avec la "journée de la liberté", qui commémore les premières élections pluralistes, organisée il y 25 ans.
Après la Pologne, Barack Obama est attendu à Bruxelles pour assister à un sommet du G7 puis en Normandie pour le 70e anniversaire du Débarquement.
(Jean-Philippe Lefief et Danielle Rouquié pour le service français)
https://fr.news.yahoo.com/barack-obama-en-pologne-premi%C3%A8re-%C3%A9tape-sa-tourn%C3%A9e-084709088.html
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