Le Premier ministre de droite japonais Shinzo Abe a remanié pour la première fois mercredi son gouvernement afin d'accélérer les réformes: les vétérans restent, les femmes gagnent des places.
Fumio Kishida aux Affaires étrangères, Taro Aso aux Finances et Akira Amari à la Revitalisation économique conservent leurs fonctions, de même que le secrétaire général et porte-parole du gouvernement, Yoshihide Suga.
Avec ces têtes d'affiche, M. Abe souligne que l'action continue selon les deux mêmes axes prioritaires: la diplomatie et l'économie.
Cinq femmes composent désormais l'équipe (contre deux seulement auparavant), un record à égalité avec le gouvernement de Junichiro Koizumi en 2001. Parmi elles, se distingue la quadragénaire Yuko Obuchi comme ministre de l'Economie, du Commerce et de l'Industrie (Meti).
C'est la première fois depuis son retour au pouvoir il y a vingt mois que M. Abe opère un changement de têtes dans l'exécutif, avec l'intention d'infléchir une courbe de popularité qui tendait à décroître et la volonté de relever les défis qu'il a lui-même définis d'entrée de jeu mais qui n'ont pas encore reçu de réponses concrètes.
Il l'a dit récemment: "Nous sommes à mi-chemin".
L'affichage d'une équipe féminisée a valeur d'exemple, alors qu'il enjoint aux entreprises d'offrir davantage de responsabilités à la gent féminine, même si, hormis Mmes Obuchi au Meti et Sanae Takaichi aux Affaires intérieures, elles ne reçoivent pas des portefeuilles de premier plan.
Les grands dossiers diplomatiques et les questions géostratégiques restent dans les mains des hommes.
Le nouveau ministre de la Défense, Akinori Eto, se voit confier la tâche de préparer de nouvelles lois en matière de sécurité nationale. Une fonction créée spécialement qui confirme l'obsession du conservateur nationaliste Abe de renforcer la protection du territoire vis-à-vis des menaces extérieures, dans un contexte de tensions en Asie et de crises multiples en Occident et au Moyen-Orient.
- Abenomics 2.0 -
M. Abe veut aussi amplifier les mesures économiques popularisées sous le vocable Abenomics.
Il a donc choisi de maintenir en place les artisans de son ambitieuse politique de relance pour sortir la troisième puissance économique d'une quinzaine d'années de déflation.
Le moment est choisi, car l'élan enthousiaste des premiers mois est retombé et d'aucuns doutent désormais ouvertement du potentiel de cette politique dispendieuse. Malgré des conséquences positives (comme la baisse du yen favorable aux entreprises exportatrices), les effets n'ont pas été aussi puissants qu'espéré, à cause d'une conjoncture internationale changeante et de la délocalisation.
Au-delà des largesses budgétaires et d'une grande souplesse monétaire, d'importantes réformes structurelles sont jugées impératives. D'autant que le Japon peine à se relever d'une hausse de la taxe sur la consommation, passée de 5% à 8% le 1er avril, soulevant des interrogations sur la solidité de la reprise.
Se profilent en outre des décisions importantes à prendre en matière fiscale, avec l'éventuelle nouvelle augmentation de cette "TVA nippone", programmée en octobre 2015 et prônée par le Fonds monétaire international (FMI), pour enrayer l'augmentation de la colossale dette publique du pays, un casse-tête pour le ministre des Finances.
M. Abe veut appuyer simultanément sur au moins trois leviers: le commerce extérieur, le dynamisme régional et l'activité féminine.
Le premier revient au ministre de la Revitalisation économique, Akira Amari, très impliqué dans les discussions commerciales, notamment celles liées au projet d'accord de libre-échange connu sous le nom de Partenariat transpacifique (TPP) avec les Etats-Unis, entre autres nations.
Le deuxième est confié au nouveau ministre de la Revitalisation des régions, Shigeru Ishiba, qui va ainsi quitter ses fonctions de Secrétaire général de Parti Libéral-Démocrate (PLD) présidé par M. Abe.
Quant à la participation des femmes, jugée trop faible au regard des besoins de main-d'oeuvre et des standards internationaux, elle sera du ressort de la nouvelle ministre chargée de cette question en plus de la Réforme administrative, Haruko Arimura.
Parallèlement à une réorganisation du gouvernement, M. Abe a aussi décidé de remplacer les hommes-clefs de sa formation qui domine sans quasiment aucune opposition structurée la vie politique nippone. L'ex-ministre de la Justice, Sadakazu Tanigaki, devient le secrétaire général du PLD.
https://fr.news.yahoo.com/japon-premier-ministre-abe-remanie-gouvernement-060913773.html
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