Un manifestant a été tué par balle dimanche au Yémen quand la police a tenté de disperser des partisans de la rébellion chiite qui bloquaient la principale route d'accès à l'aéroport de Sanaa, a indiqué le comité d'organisation de la manifestation.
D'autres manifestants ont également souffert de blessures par balle, a ajouté ce comité, sans en préciser le nombre.
La police avait auparavant fait usage de gaz lacrymogène et de canons à eau à l'expiration d'un ultimatum exigeant le départ des protestataires qui campaient le long d'une route proche du ministère de l'Intérieur, selon un correspondant de l'AFP.
Au premier jour de la rentrée scolaire au Yémen, les sympathisants des rebelles avaient planté des tentes près de certains ministères, comme ceux de l'Intérieur et de l'Electricité et des Télécommunications, situés non loin de la principale route de l'aéroport international.
Les manifestants, qui avaient disposé des blocs de ciment sur cette route, portaient des bandeaux jaunes sur le front et aux poignets en signe, selon eux, "d'avertissement" aux autorités.
Ils affichaient également des pancartes à l'effigie du chef de la rébellion chiite Abdel Malek al-Houthi, ainsi que des leaders de la région, comme le président syrien Bachar al-Assad et le chef du Hezbollah au Liban Hassan Nasrallah.
Les rebelles d'Ansaruallah campent autour de la capitale depuis plusieurs semaines pour faire pression sur un gouvernement qu'ils accusent de corruption.
Ils jugent insuffisantes les récentes concessions du président Abd Rabbo Mansour Hadi sur la nomination d'un nouveau Premier ministre et la révision à la baisse des prix du carburant.
Selon une source proche du président Hadi, les rebelles ont présenté une série de demandes réclamant "l'éradication de la corruption", ainsi que "les postes de procureur général et ceux des chefs de l'organisme de lutte contre la corruption, du service de sécurité nationale et des Renseignements".
Ils exigent aussi d'être "consultés pour le choix du prochain Premier ministre et les nominations à la tête des ministères clés", selon la même source.
Armés ou sans armes, ils sillonnent la capitale et manifestent quasi quotidiennement, renforçant les craintes d'un basculement du pays dans un conflit ouvert. Ils devaient se rassembler de nouveau lundi à Sanaa, où la tension était palpable au point que des parents n'ont pas envoyé leurs enfants à l'école.
Des centaines de milliers de partisans du président Hadi avaient de leur côté manifesté vendredi face à ces rebelles chiites.
Au nord-est de Sanaa, des affrontements opposant les rebelles à des tribus loyalistes se poursuivaient dimanche, selon des sources tribales, qui ont évoqué de nouvelles victimes alors qu'au moins 34 personnes ont péri dans ces combats depuis jeudi.
Les rebelles sont soupçonnés de vouloir élargir leur zone d'influence dans le futur État fédéral qui doit compter six provinces. Dans le nord du pays, les chiites sont majoritaires alors qu'à l'échelle nationale, les sunnites sont prédominants.
Le Yémen, qui fait face à Al-Qaïda dans le sud du pays, est englué dans une crise politique depuis le départ en février 2012 de l'ancien président Ali Abdallah Saleh, après onze mois de contestation.
https://fr.news.yahoo.com/yemen-rebelles-chiites-manifestent-%C3%A0-sanaa-ferment-route-152419139.html
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