Une quinzaine d'obus tombés sur Donetsk, des combats entre volontaires ukrainiens et rebelles pour le contrôle du port de Marioupol: dans l'est de l'Ukraine, l'espoir d'un cessez-le-feu paraissait lointain vendredi pour une population amère.
"Nous n'y croyons pas (au cessez-le-feu), mais nous espérons. Je n'arrive pas à croire que nous nous trouvions dans cette situation, on s'entretue entre frères !", lâche Elena, 25 ans, qui habite une barre d'immeubles juste au-dessus d'un check-point à l'extrémité est de Marioupol, où les volontaires du bataillon Azov tentent de repousser une offensive des insurgés.
La Garde nationale ukrainienne, subordonnée au ministère de l'Intérieur, a recommandé aux habitants de cette ville industrielle sur la mer d'Azov de se tenir prêts à quitter la ville en prévision de lourds combats.
Elena et sa soeur jumelle Ioulia se disent "bien-sûr" prêtes. "Nous avons une voiture prête près de notre appartement, mais nous ne voulons pas partir", dit Elena à l'AFP. De toute façon, s'il fallait partir, ajoute la jeune femme, "nous n'irions pas à l'ouest, personne ne nous attend là-bas".
"Beaucoup de monde est déjà parti. Il reste juste quelques familles. Vous pouvez voir les gens qui sont en train d'essayer de partir", enchaîne sa soeur Ioulia, désignant une famille entassée dans une voiture non loin.
Marioupol est la dernière grande ville de la région encore sous contrôle ukrainien. Sa chute ouvrirait aux séparatistes la route de la Crimée, rattachée à la Russie depuis mars.
"Les combats ont continué hier soir jusque tard et ont repris tôt ce matin", dit à l'AFP "Jivtchick", un membre du bataillon Azov.
- Situation tendue -
"C'est la guerre et vous ne savez jamais ce qui va se passer dans les 10-15 prochaines minutes", ajoute-t-il. "La situation est assez tendue. Nous attendons des ordres, nous avons de l'équipement", assure ce volontaire qui affirme être prêt à aller "au champ de bataille".
A Donetsk, fief rebelle où une nette accalmie a duré plusieurs jours, les bombardements ont connu une recrudescence dans la nuit, faisant selon la mairie cinq morts civils et neuf blessés au sein d'une population à bout.
Sur la place Lénine, où les autorités de la république séparatiste autoproclamée ont retiré les carcasses de vehicules blindés ukrainiens qui y avaient été exposés, Pavel, 25 ans, qui ne veut pas dire son nom, juge que le cessez-le-feu est une priorité: "La question n'est pas de savoir qui va gouverner ici, mais qui va reconstruire cette ville".
Kiev "demande à la Russie d'arrêter la guerre, d'arrêter de fournir des armes mais ne change pas d'attitude. Le gouvernement a décidé que l'agresseur était la Russie, mais l'agresseur, c'est lui', dénonce Klavdia Kalalova, 75 ans.
Viktor Kossobokov, 72 ans, arrondit ses fins de mois difficiles en balayant les trottoirs. Lui ne veut pas d'un cessez-le-feu: "On ne peut pas parler avec ce gouvernement qui a détruit la moitie du Donbass. Il faut continuer jusqu'à Kiev pour leur faire vivre ce qu'on a vécu", assène-t-il.
Dans un quartier du nord de la ville, une quinzaine d'obus sont tombés jeudi en fin d'après-midi, selon des habitants. Dans ce quartier populaire, un immeuble de quatre étages éventré, témoigne de ces frappes qui sont "venues du nord", selon Nikolaï, 25 ans, qui ne veut pas dire son nom.
Il raconte qu'il était assis chez lui, dans l'appartement voisin de celui qui a été détruit quand vers 18H00 (15H00 GMT), "on a entendu les bombes".
"On s'est jeté au sol et une seconde et demie plus tard, il y a eu les explosions", raconte le jeune homme. "Jusqu'à présent, c'était calme dans ce secteur".
Impossible d'établir avec certitude d'où sont partis les bombardements, mais ce quartier est à portée du secteur de l'aéroport, où les forces ukrainiennes sont encore positionnées.
Selon des responsables rebelles, si leurs adversaires sont en grande difficulté, des petites unités loyalistes mobiles poursuivent les bombardements en direction de ce fief separatiste avant de se déplacer.
https://fr.news.yahoo.com/ukraine-lest-obus-pleuvent-encore-105344443.html
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