LE CAIRE (Reuters) - Les Egyptiens sont appelés aux urnes mardi au second jour de l'élection présidentielle que devrait largement remporter le maréchal Abdel Fattah al Sissi, l'ancien chef de l'armée et nouvel homme fort d'un pays en quête de stabilité.
Les premiers résultats sont attendus quelques heures après la fermeture des bureaux de vote mardi à 21h00 (18H00 GMT).
Plus de trois ans après la chute d'Hosni Moubarak, cette élection présidentielle marquera selon toute vraisemblance le retour d'un régime personnalisé autour d'un "homme fort", comme ce fut le cas entre la fin de la monarchie, il y a plus de soixante ans, et la "révolution du Nil" de janvier-février 2011.
Abdel Fattah al Sissi est à l'origine de la destitution en juillet dernier de l'islamiste Mohamed Morsi, premier chef de l'Etat élu démocratiquement en Egypte.
Malgré les appels au vote lancés par le maréchal et relayés par les médias fidèles à l'armée, la participation semblait lundi en baisse par rapport aux précédentes élections. Une forte participation permettrait à Abdel Fattah al Sissi de légitimer son mandat.
L'ancien chef de l'armée, âgé de 59 ans, n'a qu'un seul adversaire dans les urnes: le dirigeant de gauche Hamdine Sabahi, chef d'une coalition baptisée "Courant populaire" et déjà candidat lors la présidentielle en 2012.
Les files d'attente semblaient beaucoup plus clairsemées devant les bureaux de vote régulièrement visités par Reuters ces trois dernières années. Le ministère de l'Intérieur a fait état d'un bon taux de participation.
Peu avant la fin des opérations de vote lundi soir, le responsable d'un bureau situé dans un quartier populaire du Caire a déclaré à Reuters que moins de 30% des inscrits avaient voté.
Il était difficile de trouver un électeur de Hamdine Sabahi devant les bureaux de vote, où les jeunes Egyptiens, la génération à l'origine de la "révolution du Nil", brillaient par leur absence.
La plupart des partisans d'Abdel Fattah al Sissi ont dit faire le choix de la stabilité plutôt que de la démocratie à l'occidentale.
"Le peuple égyptien et la démocratie, cela ne fonctionne pas comme en Europe", a déclaré Ahlam Ali Mohamed, à Alexandrie. "J'ai voté aujourd'hui parce que je veux me sentir en sécurité", a ajouté cette femme au foyer de 47 ans.
"L'Egypte aime les hommes forts", a déclaré en brandissant son poing un électeur âgé de 64 ans, Saber Habib, devant un bureau de vote de Suez, à l'est du Caire. "Nous voulons que le pays avance, que les gens aient du pain."
Les Frères musulmans, classés depuis décembre comme organisation terroriste et cibles d'une répression implacable depuis la destitution de Mohamed Morsi en juillet 2013, ont appelé à boycotter le scrutin.
L'élection est le septième vote en Egypte depuis la "révolution du Nil" qui a mis fin au règne de Moubarak mais trois ans après les événements, beaucoup d'Egyptiens estiment que la stabilité passe avant les réformes démocratiques.
L'élection est surveillée par des observateurs de l'Unino européenne et d'une organisation financée par les Etats-Unis, Democracy International. Plus de 400.000 membres des forces de sécurité ont été déployés dans le pays pour protéger les bureaux de vote.
(Henri-Pierre André, Jean-Stéphane Brosse et Mathilde Gardin pour le service français)
https://fr.news.yahoo.com/second-jour-l%C3%A9lection-pr%C3%A9sidentielle-en-egypte-051638623.html
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