par Panarat Thepgumpanat
BANGKOK (Reuters) - Yingluck Shinawatra se trouvait samedi en "lieu sûr", a dit l'un de ses collaborateurs, au lendemain de l'arrestation de l'ancienne Première ministre thaïlandaise par l'armée.
Deux jours après avoir instauré la loi martiale, les militaires thaïlandais ont pris le pouvoir jeudi, justifiant ce nouveau coup d'Etat par la nécessité de rétablir l'ordre après six mois de contestation politique et de procéder à des réformes institutionnelles.
Vendredi, ils ont arrêté Yingluck Shinawatra après l'avoir convoquée, ainsi que 154 autres personnes, essentiellement des alliés politiques, sur un site militaire de Bangkok.
Un des porte-parole de l'armée a annoncé lors d'une conférence de presse samedi que nul ne serait détenu plus de sept jours mais n'a pas spécifiquement mentionné Yingluck.
Des médias thaïlandais rapportent qu'elle a été transférée dans une caserne de la province de Saraburi au nord de Bangkok, ce qu'a démenti l'un de ses collaborateurs.
"Elle se trouve en ce moment en lieu sûr (...) Elle n'a pas été placée en détention dans un camp militaire. C'est tout ce que je peux dire pour l'instant", a dit ce collaborateur ayant requis l'anonymat.
On ignore si cela signifie que Yingluck Shinawatra est libre de ses mouvements. Un responsable de son parti, le Puea Thai, a cependant indiqué qu'elle était sous la surveillance de soldats.
L'armée a prévu une conférence de presse ce samedi matin, la première depuis le coup d'Etat, afin de détailler son programme.
Le chef de l'armée, le général Prayuth Chan-ocha, a laissé entendre vendredi que le retour à un pouvoir civil prendrait du temps.
"Avant les élections, il nous faut des réformes économiques, sociales et politiques", a-t-il dit à plusieurs centaines de fonctionnaires convoqués pour l'écouter. "Dès que la situation sera pacifiée, nous sommes prêts à rendre le pouvoir au peuple."
RASSEMBLEMENT ANNONCÉ DES "CHEMISES ROUGES"
Des militants rapportent qu'un groupe de "chemises rouges", les partisans de Yingluck Shinawatra et de son frère Thaksin, parti en exil deux ans après avoir été lui-même renversé par un coup d'Etat en 2006, ont prévu de manifester samedi dans le nord de Bangkok au mépris de la loi martiale interdisant les rassemblements de plus de cinq personnes, en plus d'une censure des médias et d'un couvre-feu nocturne entre 22h00 et 05h00.
Ces mesures n'ont pas empêché certains Thaïlandais de manifester leur désapprobation.
Une centaine de personnes se sont ainsi regroupées samedi devant un centre commercial du nord de Bangkok, brandissant des pancartes rédigées à la main et dénonçant le coup d'Etat.
Vendredi après-midi, plusieurs centaines de manifestants, dont de nombreux étudiants, s'étaient rassemblés dans le centre de la capitale. Ils se sont dits déterminés à manifester quotidiennement.
Thaksin lui n'a fait aucun commentaire depuis le coup d'Etat. Sa dernière prise de parole remonte à l'instauration de la loi martiale, mardi. Il avait alors expliqué que tous ceux qui s'intéressaient à la situation en Thaïlande s'attendaient à cette évolution.
Depuis la proclamation de la monarchie constitutionnelle, en 1932, la Thaïlande en est à son 19e coup d'Etat militaire.
(avec Paul Mooney; Guy Kerivel, Bertrand Boucey et Henri-Pierre André pour le service français)
https://fr.news.yahoo.com/yingluck-shinawatra-en-lieu-s%C3%BBr-en-tha%C3%AFlande-074947946.html
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