Des plongeurs ont récupéré dimanche trois premiers corps à l'intérieur du ferry qui a sombré mercredi au large de la Corée du Sud avec 476 personnes à bord, alors que le capitaine arrêté a défendu samedi sa décision de retarder l'évacuation des passagers.
"Les plongeurs ont brisé le hublot d'une cabine de passagers juste avant minuit (heure locale) et en ont extrait trois corps", a dit à l'AFP un responsable des gardes-côtes.
Les trois corps portaient des gilets de sauvetage, a dit le responsable, précisant que deux de ces victimes étaient des hommes, mais que le sexe de la troisième n'avait pas pu encore être confirmée.
Il a ajouté qu'il s'agissait des trois corps qui avaient été repérés lors d'une précédente plongée, mais qui n'avaient pas été remontés à la surface.
Les équipes de secours ont prévu de poursuivre les plongées pendant toute la nuit jusqu'à l'épave du ferry, qui a fait naufrage mercredi dernier, selon le responsable des gardes-côtes.
Dans la journée les plongeurs, qui luttent depuis trois jours contre de violents courants et une mer agitée, étaient enfin parvenus à pénétrer dans la partie passagers du bâtiment, entièrement immergé.
Le bilan officiel des morts de cet accident s'élève à l'heure actuelle à 36, tandis que 266 personnes sont toujours portées disparues
- Le capitaine accusé de négligence et carence -
Le capitaine Lee Joon-Seok et deux membres de son équipage ont été arrêtés à l'aube et doivent répondre des accusations de négligence et de carence dans la sécurité des passagers, en violation du code maritime.
L'homme est vivement critiqué pour avoir quitté le navire qui faisait naufrage, mercredi matin au large de la côte méridionale de la Corée, alors que des centaines de personnes, en majorité des adolescents en voyage scolaire, se trouvaient encore à bord, pris au piège.
Les proches des victimes, hébergées dans le gymnase de Jindo, l'île voisine du lieu de la catastrophe, ont pu voir les images retransmises d'une plongée qui avait permis de repérer trois corps mais sans pouvoir les remonter à la surface.
Nombre des 500 plongeurs qui travaillent sur le site de la catastrophe sont des volontaires civils.
Des filets devaient être installés autour de l'épave du Sewol afin d'empêcher les corps de dériver, a ajouté le responsable des gardes-côtes, qui veut encore croire en la possibilité de rescapés, réfugiés dans des poches d'air.
Le capitaine et les deux membres d'équipage ont été filmés par les caméras de télévision dans le poste de police de Jindo. L'homme a tenté d'expliquer les motifs de sa décision --fatale-- d'avoir retardé l'évacuation après l'immobilisation du bateau à la suite d'un choc.
Les 476 personnes à bord ont reçu l'ordre de ne pas bouger de leur siège, pendant plus de 40 minutes, selon les témoignages des rescapés.
Lorsque le ferry a commencé à se coucher sur le côté, il était trop tard, les passagers ne parvenant pas à ramper le long des couloirs, alors que l'eau s'engouffrait.
"A ce moment-là (pendant les 40 minutes après le choc: ndlr), les bateaux de secours n'étaient pas arrivés. Il n'y avait pas non plus de bateaux de pêche, ou d'autres embarcations pour aider", a-t-il dit, la tête baissée, recouverte d'une capuche.
"Les courants étaient violents et l'eau était très froide dans cette zone", a-t-il ajouté. "J'ai pensé que les passagers seraient emportés et se trouveraient en difficulté s'ils évacuaient dans le désordre".
Aucun rescapé n'a été retrouvé depuis la matinée de mercredi. Les 174 survivants ont été récupérés très rapidement après le naufrage, en mer ou alors qu'ils sautaient du ferry s'enfonçant dans les flots.
- "Passé aujourd'hui, ce sera fini"-
Le ferry transportait 476 personnes dont 352 lycéens de l'école Danwon d'Ansan, une localité située au sud de Séoul, en voyage scolaire. L'adjoint au directeur de l'établissement, qui avait survécu, a été retrouvé pendu vendredi, vraisemblablement un suicide.
"Survivre seul est trop difficile... J'endosse toute la responsabilité", indique une lettre retrouvée dans son portefeuille, selon les médias locaux.
Des centaines de proches de passagers, rassemblés dans le gymnase de Jindo ont accusé les autorités et les secours d'incompétence et d'indifférence.
"Nous n'avons vraiment plus beaucoup de temps. Beaucoup pensent que c'est le dernier jour possible pour retrouver vivants des passagers", a déclaré Nam Sung-Won, dont le neveu de 17 ans était à bord. "Passé aujourd'hui, ce sera fini".
Quelques pères et mères acceptaient des prélèvements de salive, pour faciliter l'identification des corps mais beaucoup s'y refusaient encore, s'accrochant à un dernier espoir.
La Corée du Sud, pays moderne, développé et grande nation industrielle (chantier naval, smartphones...) s'interroge sur sa capacité à assurer la sécurité de ses enfants.
https://fr.news.yahoo.com/naufrage-cor%C3%A9e-capitaine-arr%C3%AAt%C3%A9-plongeurs-ferry-052450480.html
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